| Ramzi Chamat
Dans le paysage immobilier suisse, où les loyers constituent souvent un fardeau financier majeur pour de nombreux résidents, l'annonce récente de l'Office fédéral du logement (OFL) a apporté un soupir de soulagement pour les locataires. Après une année marquée par des ajustements à la hausse, le taux d'intérêt de référence applicable aux contrats de bail reste stagnant à 1,75%. Cette décision, bien que temporaire, offre un répit bienvenu dans un contexte où les coûts du logement sont scrutés de près par de nombreux ménages suisses.
Après une année marquée par des ajustements à la hausse, le taux d'intérêt de référence applicable aux contrats de bail en Suisse demeure inchangé, à 1,75%. Cette nouvelle, annoncée par l'Office fédéral du logement (OFL), offre un répit bienvenu aux locataires dans un pays où le coût du logement est souvent une préoccupation majeure.
Le taux d'intérêt moyen pondéré des créances hypothécaires, qui sert de base à cette référence, s'est établi à 1,72% à la fin du dernier trimestre, en légère hausse par rapport au trimestre précédent. Pour que le taux de référence subisse une modification, il devrait franchir la barre de 1,87% à la hausse ou descendre sous 1,63%. Cependant, aucune de ces conditions n'a été remplie, maintenant ainsi le statu quo pour les locataires.
La décision de maintenir le taux de référence est étroitement liée à la récente détente des taux hypothécaires en Suisse. Cette détente est favorisée par une inflation en baisse et les espoirs d'une possible baisse du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS). Cependant, malgré cette stabilité temporaire, les perspectives concernant l'évolution future du taux de référence restent sujettes à débat.
Certains économistes, comme Claudio Saputelli d'UBS, estiment que le taux actuel pourrait représenter un sommet. UBS prévoit même trois baisses des taux directeurs de la BNS en 2024, ce qui contribuerait à atténuer les taux pratiqués sur le marché hypothécaire. Cette opinion est partagée par les experts de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui parient également sur une détente de la politique monétaire.
Cependant, d'autres voix expriment des avis divergents. Thomas Stucki, de la Banque cantonale de St-Gall, n'exclut pas la possibilité d'une nouvelle hausse pour 2024, surtout compte tenu des coûts plus élevés des nouvelles hypothèques à taux fixe par rapport à celles arrivant à échéance. De même, Raiffeisen ne s'attend pas à une baisse du taux de référence avant 2026.
Cette incertitude quant à l'avenir du taux de référence a des implications directes sur le marché locatif suisse. Les locataires, qui ont subi deux augmentations de 25 points de base l'année précédente, ont vu leurs loyers augmenter sensiblement. Certains bailleurs ont même augmenté les loyers de plus de 10%, en partie pour compenser l'inflation. L'Office fédéral du logement note que le renchérissement peut être pris en compte à hauteur de 40% sur le prix des loyers.
Ces augmentations se reflètent dans les données du marché immobilier suisse. Selon l'indice de la plateforme immobilière Homegate, les loyers ont augmenté de 0,3% en rythme mensuel en janvier, avec une augmentation annuelle de 1,9%. L'année précédente, les loyers ont connu une augmentation moyenne de 4,4%, portant le prix du mètre carré à 281,2 francs, selon ImmoScout24 et le cabinet de conseil immobilier Cifi.
Dans un pays où le coût du logement pèse lourdement sur les budgets des ménages, le maintien du taux de référence des loyers à 1,75% constitue un soulagement temporaire pour les locataires suisses. Cette décision, dictée en partie par la détente des taux hypothécaires et les perspectives incertaines quant à l'évolution future, offre un répit bienvenu dans un marché immobilier souvent volatile. Cependant, les défis persistent, et les locataires restent vigilants face à toute fluctuation potentielle qui pourrait impacter leurs dépenses de logement.
